Il y a quelques temps, j’ai effectué un bilan de compétences. L’objectif était multiple : faire le point sur ma situation professionnelle, vérifier que je travaillais dans un domaine adapté à ma personnalité et évaluer mes compétences. Il en est ressorti que la partie créative était omniprésente chez moi, que ce soit dans mes expériences professionnelles passées ou dans mes loisirs. Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, la création fait partie de ma vie et de mon quotidien. Petite, je faisais des cours de mosaïque pendant l’été et je m’amusais à trier mes perles par couleur pendant des heures pour ensuite en faire des bijoux ou de petites figurines décoratives.
Vers l’adolescence, j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la mode. Ma grand-mère été couturière et avait participé à des défilés de haute-couture. Lorsqu’elle me racontait des anecdotes, je sentais monter en moi l’excitation et l’envie. Elle avait chez elle des travailleuses remplies de dentelles anciennes. Il y avait quelque chose dans cette matière qui me fascinait, un savoureux mélange de délicatesse, de fragilité et d’élégance. Ce fut le début d’une longue collection et des week-ends entiers à dénicher de nouveaux morceaux de galons et dentelles dans les brocantes.
Je me ensuite suis dirigée vers une filière « Arts plastiques » au lycée. J’ai commencé à faire des collages et à m’intéresser à certains courants artistiques comme le Land Art, le Pop Art ou encore l’art japonais à travers l’histoire. J’allais régulièrement à Paris voir des expositions et je m’achetais des livres sur mes sujets de prédilection dès que je le pouvais. J’ai poursuivi mon cursus de licence en histoire de l’art à Dijon puis ma maîtrise « Arts, lettres, langue et communication » à Lille.
Mais ma passion pour la mode était toujours belle et bien présente et comme je ne suis pas du genre à vouloir accumuler les regrets, J’ai démarré une formation sur trois ans en stylisme-modélisme à Bordeaux. Ce fut probablement les années les plus dures de ma vie en terme de travail mais aussi les plus passionnantes et intenses. J’avais pour la première fois de mon existence la sensation d’être là où je devais me trouver. Après ça, j’ai cumulé les expériences en stylisme, contrôle qualité, bijouterie mais je me suis très vite rendu compte que ce secteur très prisé pouvait aussi être assez difficile d’accès.
J’ai ensuite opéré un virage professionnel vers la communication/rédaction, une autre de mes passions. Mais le goût pour la création ne m’a pour autant jamais abandonné. En parallèle de mon activité principale, j’ai donc créé ma marque d’accessoires pour bébés, Lily&Lace. J’ai travaillé différentes matières, imaginé des patrons de doudous et des associations de couleurs pour matérialiser tout un univers à la fois doux et poétique.
Il y a un an et demi, j’ai déménagé dans une petite maison et lorsque je l’ai visité pour la première fois, je l’ai tout de suite vu, la place de mon atelier. J’en rêvais depuis des années et j’ai enfin pu le faire. C’est d’ailleurs la première pièce que j’ai pris plaisir à aménager. Et pourtant, il y en avait des cartons à déballer ! Entre les tissus, les boutons, les gallons, rubans, perles, cuirs et autres. Mais je suis une personne très patiente, surtout quand je suis passionnée par quelque chose. Chaque jour, les éléments trouvaient leur place naturellement et le tout prenait forme sous mes yeux ébahis. Une véritable mercerie avec des éléments récents et d’autres plus anciens chinés ou offerts, comme les boîtes de la grande-mère de mon mari auxquelles je tiens beaucoup.
Aujourd’hui, dès que j’ai un manque d’inspiration, il me suffit de me rendre dans cette pièce et de laisser vaguer mon imagination. Chaque élément qui s’y trouve m’inspire une idée, une création, un souvenir et me donne le sourire. C’est un cocon pour les jours heureux et ceux où j’ai besoin d’un petit coup de pouce pour aller mieux.